4 MOIS A BALI

®Benoit-CARPENTIER-BALI-2020-©-Jerry-Mihimana

Début mars 2020, je suis parti à Bali. Au programme: R&D et photo shooting pour mon sponsor Starboard puis première compétition de l’année. La fermeture des liaisons due à la pandémie de Covid 19 rendant impossible tout retour vers la France, j’y restais 4 mois avec la chance de pouvoir continuer à pratiquer les sports que j’aime et d’avoir le temps de découvrir l’île.

Bali est indéniablement l’une des meilleures destinations pour s’entraîner et passer du temps dans l’eau tout en se préparant pour la saison sportive.
Lorsque j’ai quitté la France, je n’aurais jamais imaginé que la situation sanitaire dans le monde prendrait une tournure aussi dramatique. Je devais être à Bali pendant dix jours pour le shooting photo 2021 de Starboard: SUP, longboard et foil, ainsi que pour la R&D: conception des modèles 2022. Ensuite, je devais participer à la Longboard SUP Revolution, un événement organisé par des australiens à Sanur, une ville balnéaire au sud-est de Bali. Après quoi j’avais prévu de rentrer en Europe et de participer à la première étape du WSL Longboard Tour au Portugal. Ensuite, j’allais continuer selon mon calendrier de voyages et de compétitions.

COVID 19: LE DÉBUT

Lorsque je suis arrivé à Bali, j’ai rapidement découvert que de nombreux membres du team Starboard n’avaient pas réussi à venir. La plupart n’étaient même pas autorisés à quitter leur pays d’origine, d’autres ont décidé de ne pas prendre l’avion en raison de l’élaboration de restrictions et des quarantaines. Les seuls riders qui ont pu faire tout le chemin jusqu’à Bali étaient Zane Schweitzer, Riki Horikoshi, Daniel Hasulyo et moi-même.

SHOOTING PHOTO

Starboard avait un programme chargé de shooting à faire avec seulement nous quatre. Nous devions surfer les modèles des gammes SUP rigides et gonflables, longboard et foil pour illustrer le site web et le catalogue 2021. Il y avait beaucoup de matériel à faire tourner en quelques jours et on ne savait pas ce qui allait se passer du jour au lendemain.
Chaque matin, nous vérifions les news. Il semblait que la pandémie s’intensifiait rapidement, nous avons donc profité au maximum de chaque session sur l’eau au cas où nous ne pourrions pas continuer la séance photo le lendemain. Nous passions toute la journée sur l’eau, changeant fréquemment de planche pour tout faire. Rocio Tarodo, responsable marketing Starboard, avait organisé le shooting faisant en sorte que les bateaux et les chauffeurs emmènent notre équipe sur les meilleures vagues de Bali.

LINE UP VIDES DE BALI

La pandémie mondiale s’intensifiait rapidement. Les vols étaient annulés. Les événements étaient reportés. Le taux d’infection en France augmentait de jour en jour. Mes amis et ma famille m’annonçaient qu’il y avait une rumeur qui circulait selon laquelle le surf serait interdit par le gouvernement dans quelques jours. Tout ce à quoi je pouvais penser était comment continuer mon entraînement pour les prochaines semaines. J’étais à Bali dans des conditions irréelles et je n’avais aucune idée du temps qu’il faudrait pour revenir à une vie habituelle.
Après avoir consulté ma famille, nous avons décidé que la meilleure chose à faire pour moi serait de rester en Indonésie et d’en profiter au maximum. Ce fut l’occasion de s’entraîner sur certaines des meilleures vagues de la planète et d’explorer des endroits balinais sans foule.

Sans savoir combien de temps j’allais rester coincé à Bali, il a fallu rechercher un hébergement qui a été facile à trouver car l’île s’était vidée de ses touristes. Pas de touristes signifiait également des line up vides. Personne sur des vagues parfaites qui n’arrêtaient pas de dérouler !
J’étais arrivé à Bali avec seulement un sac à dos rempli de t-shirts et de shorts, heureusement j’ai eu la chance d’emprunter quelques planches du photo shooting. Svein Rasmussen, le boss de Starboard, voulait que je profite au maximum des conditions pendant mon séjour à Bali, donc au final j’ai eu deux planches de SUP surf et une de SUP foil. J’avais aussi un longboard, un shortboard et le nouveau surf foil Starboard 4.3.
Il m’avait également laissé la nouvelle aile de wing Freewing et plusieurs foils. C’était le paradis d’avoir ce quiver en Indonésie, pas trop mal pour quelqu’un qui avait quitté la France avec seulement un sac à dos, non ?

EXPLORATION DE BALI ET LOMBOK

Avec les surfeurs rencontrés sur place, nous avons décidé que pendant notre séjour nous surferions sur tous les spots célèbres de Bali. Chaque jour, nous étions en mission pour trouver le spot le plus optimal : Batu Bolong, Echo Beach, Brawa Beach étaient nos principales cibles le matin avant que le vent ne se lève à midi. Uluwatu et Sanur n’étaient pas très loin et il n’y avait pas de circulation sur l’île car presque tout le monde, à l’exception des habitants, était parti. Sanur était l’endroit idéal pour foiler, nous avons eu l’occasion de partager plusieurs sessions mémorables de foil tracté à la pointe d’Oka. Comme il n’y avait personne d’autre autour, nous pouvions attraper trente vagues à l’heure avec quelques expatriés chanceux, et à la fin de chaque journée, mes jambes étaient si douloureuses !
Les jours de grosse houle, je partais sur la presqu’île de Bukit. De là, vous pouvez voir Uluwatu, Padang Padang, Impossible et d’autres vagues de classe mondiale. Un jour, j’ai surfé seul à Padang Padang. C’était comme un rêve !

Un autre moment fort de ce voyage a été lorsque nous sommes partis à l’aventure en ferry, avec des motos, jusqu’à l’île de Lombok. J’avais toujours rêvé d’y aller, notamment pour surfer sur la vague de Desert Point. Elle est connue pour être une des meilleures gauches au monde. C’est une véritable machine à tubes et un endroit dont tout surfeur rêve. En temps régulier cette vague légendaire est bondée. Quand nous sommes arrivés, il n’y avait que quelques surfers à l’eau, une vingtaine au maximum. C’était incroyable ! Au bon endroit, au bon moment avec des vagues infinies !

UNE EXPERIENCE MEMORABLE

En me remémorant ces mois en Indo, je suis reconnaissant de la chance que j’ai eu de pouvoir y rester. Les gens que j’ai rencontrés au cours de mon voyage, en particulier les locaux, m’ont dit que nous avions connu un Bali comme il y a vingt ans, avant l’impact du tourisme. Nous avions une liberté qui s’est perdue dans la plupart des régions du monde. À Bali, nous pouvions sélectionner des endroits éloignés sur la carte et partir explorer sur nos motos, tandis qu’en France, les citoyens ont été interdits de sortir à plus d’1 km de leur domicile pendant plus de deux mois.
Tout ce que je peux dire, c’est un immense merci à mes sponsors et partenaires et un big up à Starboard qui m’a amené à Bali et m’a fourni le meilleur équipement pour explorer ces vagues. Je suis rentré chez moi des mois plus tard avec un boardbag de 30 KG et la tête pleine de nombreuses visions de tubes ! C’était tout simplement surréaliste.

Crédit photo: Starboard, Nat Lawrence, Sandy Surf Photo, Jerry Mihimana

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